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L'assurance vie fonctionnement

Comment fonctionne l’assurance-vie ?

L'assurance-vie fonctionne comme un véritable « couteau-suisse » pour investir ! Le but de cet article est de vous présenter l’assurance-vie sous tous les angles. Découvrez comment fonctionne l’assurance-vie, sa composition, ses spécificités, sa fiscalité et la multitude de stratégies d’investissement possibles. L’assurance-vie est un produit incontournable et très polyvalent. En plus des classiques fonds euros, saviez-vous que l’assurance-vie permet également d’investir en actions ou en immobilier ?

Présentation de l’assurance-vie.

Comment placer son argent lorsque l’on a déjà mis de côté une épargne de précaution et que l’on souhaite envisager l’investissement à plus long terme plus rentable ? Votre conseiller bancaire – probablement de la banque héritée de vos parents ou celle rejointe en raison d’un crédit immobilier – vous recommandera certainement d’investir sur une des plus belles niches fiscales françaises : l’assurance-vie (AV). Et il n’aura pas tort ! L’assurance-vie est un excellent produit pour bien rémunérer son épargne et payer 0 impôt sur les intérêts générés.

Il s’agit du meilleur produit d’épargne, avec le plan d’épargne en actions (PEA), pour qui veut percevoir des revenus financiers non imposés (hors prélèvements sociaux à 17,2%). Mais à la différence du PEA,l’assurance-vie ne se limite pas aux actions ; il y en a pour tous les goûts car un seul et même contrat d’assurance-vie peut proposer : des fonds euros garantis, des actions et de l’immobilier.

Votre conseiller a donc raison de vous orienter vers une assurance-vie si vous disposez d’une capacité d’épargne. Seulement, ne vous précipitez pas pour autant : il existe plusieurs dizaines d’assurances-vie et il est peu probable que votre conseiller commercialise les meilleures. Prenez donc le temps de faire une petite étude de marché. Sur le long terme, choisir une bonne assurance-vie plutôt qu’une mauvaise pourra vous faire gagner plusieurs milliers d’euros. Mais comment bien choisir son assurance-vie ?

Comprenez déjà bien ce qu’est une assurance-vie, pour savoir comment ça marche et être en mesure de comparer.

Une assurance-vie est dite « multisupport » car c’est une enveloppe qui peut contenir plusieurs supports.

Vous pouvez être investi dans votre assurance-vie dans 2 types de support au choix :

En fonds euros.

Les fonds euros sont gérés par l’assureur et investis essentiellement en obligations d’États européens (la dette Française par exemple). Des fonds euros plus dynamiques sont également un peu investis en actions ou immobilier. En fonds euro, votre capital est garanti. Avec l’effet cliquet, votre patrimoine ne pourra que progresser, année après année.

En unités de compte (UC).

Ce sont des fonds actions, obligations ou immobiliers qui vous permettront de dynamiser votre épargne. Les unités de compte présentent un risque de perte en capital : elles sont plus risquées mais offrent une meilleure espérance de gain à long terme.

Note de Ludovic : les unités de compte les plus répandues ne sont pas nécessairement les plus performantes. Par exemple, les trackerssont rarement proposées en unités de compte mais sont d’excellents produits pour investir en bourse.

Allocation libre entre fonds euro et unités de compte, ou gestion pilotée.

Vous faites votre propre allocation entre supports en mode gestion libre (vous pouvez investir en 100 % fonds euros), ou vous déléguez à un gérant en mode gestion pilotée (il y aura plus ou moins d’unités de compte selon votre profil). A noter que l’on peut « arbitrer » dans son contrat en cours de vie : vendre du fonds euros pour acheter des UC, vendre des UC pour aller sur le fonds euro (pour sécuriser ses gains, par exemple) ou passer d’une UC à une autre. L’assurance-vie est très flexible.

Assurance-vie multi-support : classique à capital garanti ou dynamique en unités de compte.

Avec ce schéma, c’est déjà plus simple n’est-ce pas ? À ce stade vous devez déjà mieux comprendre comment marche l’assurance-vie, mais poursuivons et vous serez incollable.

Mettons fin immédiatement aux idées reçues sur l’assurance-vie.

L’assurance-vie est le produit d’épargne préféré des Français. Pourtant, ce produit reste méconnu et beaucoup d’idées reçues circulent au sujet des assurances-vie. Il va donc falloir s’en défaire pour bien assimiler le produit et avancer. Nous rétablissons ici la vérité sur les 6 erreurs les plus souvent rencontrées au sujet de l’assurance-vie.

L’argent investi en assurance-vie n’est pas bloqué.

Votre argent est toujours disponible, vous êtes libre de faire des rachats partiels ou totaux (= retraits d’argent) quand vous le souhaitez. La fameuse durée des 8 ans ne concerne que l’imposition plus favorable après cette date anniversaire. Ceci dit, vous ne pouvez pas transférer une assurance-vie, alors choisissez bien vos assurances-vie comme nous vous l’expliquons en page suivante !

Ce n’est pas une assurance-décès.

L’assurance-vie est avant tout un produit d’épargne. Ceci dit, elle offre d’importants avantages successoraux pour la transmission aux bénéficiaires désignés en cas de décès : on peut transmettre 152 500 € sans frais de succession par bénéficiaire ! Ainsi, pas d’impôt à payer pour transmettre 456 000 € dans le cas d’une personne qui a 3 enfants (ou neveux, ou autre…). En effet, l’assurance-vie est réputée « hors succession », cela permet notamment de transmettre hors droit commun (ami, enfant d’un autre lit, etc.). Sachez que la clause bénéficiaire rédigée par le client est strictement confidentielle.

Pas de plafond.

Chacun peut posséder plusieurs assurances-vie, pour diversifier les assureurs / fonds euros / unités de comptes accessibles et profiter de la garantie des dépôts de 70 000 € par assureur. Et il n’y a pas de plafond de versement.

L’assurance-vie n’est pas un produit réservé aux riches.

D'excellents contrats sont accessibles dès 100 € à l’ouverture et sans obligation de verser ultérieurement. Les assurances-vie auto-proclamées « haut de gamme » qui exigent des tickets d’entrée importants (pouvant dépasser les 100 000 €) ne sont pas forcément les meilleures.

L’assurance-vie n’est pas un produit intrinsèquement risqué.

Le risque auquel vous vous exposez dépend de votre choix d’allocation. Si vous investissez en 100% fonds euros (possible même sur une assurance-vie multisupport), il n’y aura pas de risque de perte en capital. Mais si vous optez pour un mandat de gestion offensif ou si vous allouez vous-même 100% en unités de compte en actions, vous vous exposez au marché actions et à sa volatilité.

Vous n’avez rien à déclarer (vraiment ?)

Vous n’êtes imposable que lorsque vous faites un rachat, sur la part de plus-value comprise dans votre rachat. Et avec une fiscalité avantageuse, comme vous le verrez plus loin dans l’article. Ainsi, tant que vous ne sortez pas d’argent de votre assurance-vie, vous n’avez rien à déclarer.


Fiscalité de l’assurance-vie : une formidable niche fiscale.

Comprendre comment fonctionne l’assurance-vie, c’est aussi comprendre l’optimisation fiscale de l’assurance-vie. Prendre date dès aujourd’hui sur une bonne assurance-vie vous permettra de bénéficier de la fiscalité avantageuse plus tôt pour utiliser votre épargne. Alors même si vous n’avez pas un important patrimoine pour le moment, n’attendez-pas pour ouvrir une assurance-vie. Vous n’avez rien à déclarer. En effet, vous n’êtes imposable que lorsque vous faites un rachat sur votre assurance-vie, sur la part de plus-value comprise dans votre rachat. 

Taxation de l’assurance-vie : l’exonération d’impôt sur le revenu après les 8 ans de votre assurance-vie.

C’est l’âge du contrat qui compte, et non la date des sommes investies dessus. Il est donc pertinent d’ouvrir au plus tôt, quitte à alimenter votre assurance-vie seulement quand elle atteindra ses 4 ans (ou encore mieux, 8 ans). En effet, faire un rachat sur un contrat de plus de 8 ans permet une exonération d’impôts si on retire une somme qui comprend moins de 4 600 € « d’intérêts » (ce qui représente bien plus en capital retiré) par an pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple marié ou pacsé.

Conseil de Nicolas : Prenez date au plus tôt sur une bonne assurance-vie sans frais sur versement, car après les 8 ans de votre assurance-vie vous pourrez retirer régulièrement sans payer d’impôts, en étalant vos rachats dans le temps. Au pire, avant ses 8 ans, vous paierez la flat tax de 30% sur les intérêts (prélèvements sociaux de 17,2% compris) et vous pouvez opter pour l’imposition au barème de l'impôt sur le revenu si vous êtes non imposable.

Assurance-vie et succession : vous bénéficiez en plus d’avantages successoraux !

Vous choisissez librement vos bénéficiaires et vous pourrez leur transmettre jusqu’à 152 500 € sans qu’ils n’aient à régler de frais de succession. En effet, les sommes versées (aussi appelées « primes ») par le défunt avant l’âge de 70 ans et à partir du 13 octobre 1998 sont soumises à un prélèvement forfaitaire de 20%, après application d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire (tous contrats confondus). La fraction supérieure à 700 000 € (après abattement) est soumise à un prélèvement majoré à 31,25%.

Cette disposition est particulièrement intéressante quand les bénéficiaires ne sont pas des parents proches, taxés jusqu’à 60% hors cadre de l’assurance-vie. L’assurance-vie est réputée « hors succession », cela permet notamment de transmettre hors droit commun (voisin, ami, enfant d’un autre lit, partenaire de PACS, etc.) tout en bénéficiant d’un abattement important. Sachez que clause bénéficiaire est strictement confidentielle également.

Les sommes versées par le défunt après l’âge de 70 ans font partie de la succession et sont soumises aux droits de succession, après un abattement de 30 500 €. A noter : pour les contrats ouverts avant le 20/11/1991 et si les primes ont été versées par le défunt avant le 13 octobre 1998, l’exonération d’impôt est totale.

Comment obtenir les capitaux versés en assurance-vie en tant que bénéficiaire ?

Vous avez un proche décédé et vous pensez que vous étiez bénéficiaire d’une assurance-vie sur laquelle il avait épargné ? Sachez qu’il y a en France des dizaines de milliards d’euros de contrats d’assurance-vie en déshérence, c’est à dire avec le capital du défunt non versé aux bénéficiaires désignés. Et si personne ne réclame cet argent, il est reversé par l’assureur à l’État après un délai de 30 ans ! Alors pour éviter cela, pensez à saisir l’Agira en ligne : ce service effectuera les recherches pour savoir si vous bénéficiez d’une assurance-vie souscrite par le défunt.